WISE Amsterdam / NIRS


Énergie nucléaire : le début de la fin

 

 

Introduction

 

Le présent texte est la traduction française d’un texte publié sous forme de livre de « paume » en novembre 2000, écrit pour être distribué aux participants et militants à la ‘Conférence des Parties’ sur le Climat qui se tenait à La Hague des 13 au 24 novembre 2000. Il est le fruit de la collaboration entre WISE et NIRS - deux organisations affiliées depuis septembre 2000 - qui présentent ainsi ce travail :

 

« Avec ce texte, nous espérons fournir aux militants écologiques et aux ONG en général des instruments et des arguments pour combattre le nucléaire. Ceux qui travaillent au jour le jour contre l’énergie nucléaire n’y trouveront sans doute pas beaucoup d’arguments nouveaux, mais nous pensons au moins fournir une base de référence claire et assez exhaustive. Nous abordons en effet les principaux problèmes et les principes de base de la chaîne nucléaire, nous donnons des aperçus sur les découvertes les plus récentes en matière d’économie et de sécurité - en accordant une attention spéciale à la question qui se pose : peut-on vraiment considérer l’énergie nucléaire comme un bon outil dans la lutte contre le changement climatique dû à la consommation d’énergie ? Tous les commentaires sont les bienvenus. »

 

 NOTE DE L’éditeur : depuis 2000, date à laquelle ce texte a été rédigé, la situation internationale sur les questions nucléaires, tant civiles que militaires, a beaucoup évoluée, et nécessite une mise à jour – qui sera faite prochainement. Nous vous proposons tout de même ce texte qui par son approche spécifique peut amener des informations de base à un non-spécialiste, et nous espérons, une note d’espoir à tous ceux qui pense que « le nucléaire n’est pas une fatalité ».

 

 

Le nucléaire au XXI° siècle : le début de la fin

 

Il y a un demi-siècle déjà, on nous promettait une énergie nucléaire trop bon marché pour être comptabilisée, sûre, fiable, inépuisable. Où en sommes-nous après 50 ans de dépenses consacrées à cette énergie ?

De fait, aucune de ces promesses n’a été tenue. Il est clair maintenant que l’énergie nucléaire n’est pas du tout bon marché, pas suffisamment sûre, que sa fiabilité est discutable et que l’énergie nucléaire n’est en aucun cas une source d’énergie inépuisable.

 

Cette constatation de bon sens se reflète dans le bilan global que l’on peut tirer de l’état où en est l’énergie atomique : le déclin a commencé. Fin des années 90, nous avons observé le premier déclin en matière de capacité nucléaire déjà installée ainsi que la première diminution des transactions commerciales concernant les nouvelles implantations. Fin 1999, on constate que 436 réacteurs étaient opérationnels dans 32 pays.

 

Si l’on en croit le tableau dressé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), l’Uranium Information Center, le Nuclear Energy Institute et d’autres défenseurs de l’énergie nucléaire, beaucoup d’autres centrales attendraient d’être raccordées au réseau. Le lobby nucléaire opère avec des données extrêmement optimistes quant à la date des nouvelles implantations attendues. Or, dans 80 % des cas, le raccordement au réseau est retardé par rapport à leurs projections, de 5 ans en moyenne.

 

 

capacité nucléaire mondiale au 1-01-2000

 

projection de l’AIEA en 1985 pour 2000

 

projection de l’AIEA en 1980 pour 2000

 

projection de l’AIEA en 1976 pour 2000

 

chiffres en GW       

 

Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, l’AIEA, tout au long des dernières décades, a toujours largement surestimé quelle serait la capacité nucléaire mondiale totale pour l’année 2000. Les attentes ont dû être révisées à la baisse, tombant de 2.300 Gw projetés en 1976, à 475 Gw en 1985… alors que la capacité nucléaire pour l’année 2000 est communément estimée à 352 Gw par la même institution.

 

En ce qui concerne l’Union européenne, très peu de réacteurs ont été achevés dans les 10 dernières années. L’Italie a voté contre le nucléaire à une majorité écrasante en 1987. L’Espagne a imposé un moratoire sur les nouvelles implantations en 1991. 4 ans plus tard, la Grande Bretagne a décidé de ne construire aucune nouvelle centrale. Une majorité de pays européens soit n’a pas de puissance nucléaire, soit a décidé de geler ses programmes.

 

Aux Etats-Unis, il y a plus de 25 ans qu’aucun réacteur n’a été commandé et achevé. Davantage de réacteurs ont été fermés que construits aux USA.

 

On présente souvent l’Asie comme une région où l’énergie nucléaire est encore florissante. Pourtant, sous les pressions économiques, sociales et environnementales, un grand nombre de ces programmes ont été abandonnés ou revus à la baisse. Ce n’est pas l’Asie du Sud Est qui fera la différence. La Chine a déjà clairement fait savoir qu’elle diminuera ses investissements dans ce domaine, et le rôle de l’énergie nucléaire - avec seulement 0,6% de la production d’électricité totale - restera marginal.

 

En conséquence, sans commande présente ni à venir, l’industrie nucléaire est dans un déclin définitif même si l’AIEA proclamait que pour l’an 2000, 38 réacteurs étaient en cours de construction effective. Si on y regarde de plus près, au moins 10 des réacteurs mentionnés ont dû être retirés de la liste. Quant aux 28 restants, il est très douteux que certains ne soient jamais achevés. Presque sans aucune construction nouvelle et avec un nombre significatif de centrales atteignant leur fin programmée, on peut prédire une chute brutale de la production d’énergie nucléaire pour les 20 années à venir.

 

 

Le meilleur ami du climat ?

 

Le déclin de l’énergie nucléaire a amené l’industrie du nucléaire à multiplier les efforts pour se présenter comme « une partie de la solution » au changement climatique et à se faire ainsi accepter comme une source d’énergie écologique. Les préoccupations croissantes sur les gaz à effet de serre sont donc exploitées comme une opportunité pour donner un nouvel élan à une industrie autrement moribonde. D’une manière peu surprenante, l’industrie du nucléaire considère le changement climatique comme « le meilleur ami que nous ayons eu depuis 40 ans. » (1) L’argument est que le nucléaire émet peu de gaz à effet de serre, comme le CO2. Mais les projections concernant les émissions que l’on évite en recourant au nucléaire, telles que les présentent les institutions défendant le nucléaire, posent deux problèmes principaux. D’une part, ces projections comparent toujours le nucléaire à des centrales hautement polluantes fonctionnant au charbon, négligeant le fait que l’alternative au nucléaire n’est pas nécessairement le charbon ; d’autre part, ces projections ne tiennent aucun compte des émissions indirectes de gaz à effet de serre. Ces émissions indirectes résultent principalement de l’extraction et de l’enrichissement de l’uranium, de la construction des réacteurs et du retraitement. Et même si le nucléaire n’émettait que zéro gaz à effet de serre, ses implications sur l’environnement sont telles qu’on ne peut tout simplement pas la considérer comme une source d’énergie durable.

 

Le souci croissant à propos du changement climatique a amené à la création de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, au Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro. Tous les pays signataires de cette Convention se sont rencontrés lors des ‘Conférences des Parties’, et la 3° de ces conférences s’est conclue par le Protocole de Kyoto en 1997. Dans ce Protocole, les pays se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’une des manières d’y arriver seraient les dits ‘mécanismes flexibles’ ; ces mécanismes autorisent les pays à réaliser à l’étranger une part des réductions qu’ils visent, et c’est dans ces mécanismes que l’industrie nucléaire voit l’opportunité d’une renaissance.

 

(1)     citation extraite de « Les élections allemandes menacées de fission par l’énergie nucléaire en Europe » European Voice, 14 janvier 1999

 

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MDP

Le ‘Mécanisme de Développement Propre’ (MDP) est un des mécanismes flexibles prévus par le Protocole de Kyoto censé à la fois aider les pays en voie de développement à assurer leurs stratégies de développement durable, et les pays industrialisés à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un projet MDP pourrait opérer de la façon suivante : un pays industrialisé, par exemple le Canada, réalise une partie de ses économies en soutenant techniquement et matériellement un projet d’implantation en Chine qui va économiser des émissions. Ce projet pourrait être une unité productrice propre émettant moins de dioxyde de carbone que l’unité autrement réalisée à partir du charbon. Le Canada recevra alors des crédits en contre partie des émissions économisées par le projet envisagé en Chine. La liste des méthodes candidates à l’approbation du MDP est toujours en suspens. Si on y inclut l’énergie nucléaire, qui se verrait dès lors estampillée de « l’approbation par Kyoto », cela signifierait que les pays de l’Ouest pourraient commencer à exporter des implantations nucléaires dans les pays en développement sous le prétexte du développement durable.

Des déchets pour l’éternité

 

Au début de l’histoire de l’énergie nucléaire, les problèmes soulevés par les déchets n’ont pas été pris au sérieux. Certaines des propositions concernant ce qu’il faudrait en faire n’ont jamais été réalisées - étant techniquement ou pratiquement impossibles. Parmi celles-ci figuraient l’enfouissement dans les calottes glacières ou leur expulsion dans l’espace. Pendant des décades, on les a parfois simplement rejetés dans l’océan.

 

Les déchets provenant des réacteurs nucléaires peuvent se subdiviser en deux catégories principales. Les déchets dit à « basse activité » sont constitués par les vêtements, les filtres, les composants de centrales, etc. Les déchets issus du démantèlement des vieux réacteurs (sauf aux Etats-Unis où ils sont aussi considérés comme de « basse activité ») ainsi que le combustible irradié sont de « haute activité ». Ces derniers sont soit stockés directement, soit retraités.

 

Les déchets de haute activité restent dangereux pour de nombreuses années. Alors que l’industrie du nucléaire proclame souvent qu’ils seront inoffensifs après 240.000 ans, de nombreuses autres sources estiment que ces déchets resteront radioactifs bien au delà d’un million d’années et le seront encore même après 10 millions d’années.

 

L’industrie du nucléaire a proposé d’enterrer les déchets hautement radioactifs dans des couches géologiques profondes, mais n’a pas encore réussi à réaliser de tels sites de stockage. Il est impossible de garantir l’isolement des déchets pendant des centaines de milliers d’années. Une fois que les colis de déchets sont enfouis, il n’y a plus aucune possibilité d’y accéder pour vérifier s’il n’y a pas de fuite et pour les réparer le cas échéant. Les fuites ne sont qu’une affaire de temps - autrement dit, il est certain que dans le futur, les containers auront des fuites et qu’ils libèreront de ce fait de la radioactivité.

 

Le stockage en surface ne peut pas davantage être considéré comme sûr. Bien qu’il soit possible de contrôler et de réparer les containers de déchets, l’humanité entière se trouvera « pour toujours » responsable de leur gestion. Les containers devront être remplacés et il faudra protéger les aires de stockage contre la guerre, le terrorisme et autres dangers potentiels. Une seule conclusion s’impose : il y a d’ores et déjà trop de déchets nucléaires.

 

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Gorleben

Le village allemand de Gorleben est un bon exemple de la résistance contre le nucléaire. Fin des années 70, on l’avait choisi pour abriter un réacteur nucléaire, une usine de retraitement, un site provisoire et un site définitif de stockage par confinement dans un dôme de sel. Le réacteur et l’usine de retraitement ont rapidement été fermés suite à une vigoureuse résistance locale. Le premier container de carburant contaminé a été apporté à Gorleben en 1995 pour un stockage provisoire en dépit des protestations de plusieurs milliers de personnes. Le deuxième transport (1996) ainsi que le troisième (1997) étaient également escortés de plusieurs milliers de protestataires. Comme les doutes persistaient quant à l’efficacité du dôme de sel pour effectuer un stockage permanent, le gouvernement vert social-démocrate, installé en 1998, a décidé de mettre fin aux recherches à Gorleben.

 

 

Radioactivité

 

Tout le monde sait que le nucléaire émet des radiations, mais qu’est ce exactement que la radioactivité ? Les radiations nucléaires se produisent quand des atomes instables se désintègrent. On appelle souvent cela « radiation ionisante » parce qu’elle a assez d’énergie pour séparer les atomes des électrons, les transformant en ions. L’ionisation perturbe le fonctionnement des cellules constituant notre corps. De hauts niveaux de radiations tuent les cellules, occasionnant des brûlures radioactives, la maladie et la mort.

 

Des niveaux de radiations moins élevés provoquent des mutations aboutissant au cancer et à des maladies génétiques héréditaires. En revanche, de tels effets sont moins prévisibles car ils surviennent à l’aveuglette.

Quand un grand nombre de gens est exposé à la radioactivité, comme cela a eu lieu par exemple après l’accident de Tchernobyl, on sait que certaines personnes auront des cancers et que certaines femmes donneront naissance à des enfants présentant des malformations génétiques, mais on ne peut pas prévoir qui sera affecté. De même nous ne pouvons affirmer avec certitude que tel cancer particulier ou telle malformation génétique a été causé par la radioactivité ou par autre chose. Les effets peuvent être retardés, les cancers ou les malformations génétiques pouvant se manifester de nombreuses années après le moment même de l’irradiation.

 

Lorsque les niveaux de radiations sont très bas, proches de la radioactivité naturelle « de base », les scientifiques sont en désaccord quant à leurs effets. Il est souvent admis que le risque pour la santé est proportionnel à la dose d’irradiation. Pourtant, certains scientifiques, et en particulier ceux associés à l’industrie du nucléaire, prétendent que des radiations faibles ne comportent que peu ou même pas du tout de risques pour la santé. Certains vont même jusqu’à dire que l’exposition à de faibles radiations peut être bénéfique. On a pourtant la preuve que le risque encouru dans l’exposition à une faible radioactivité sur de longues périodes peut être plus élevé que ce qu’entraîne une dose identique absorbée sur une période de temps plus courte.

 

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Goiâna

L’incident de Goiâna au Brésil est un exemple des dangers que constituent les radiations. Des ferrailleurs avaient démantelé un appareil à Rayons X venant d’une clinique désaffectée. Ils ont trouvé une poudre qui brillait dans le noir et ont cru qu’elle avait des pouvoirs magiques. Tout leurs amis ont voulu de cette poudre « magique ». En très peu de temps, les gens ont commencé à tomber malades. Quatre personnes sont mortes, dont une petite fille de six ans qui s’était frotté la peau avec cette poudre. Au final, des centaines de gens sont tombés malades et 5.000 personnes auront besoin de bilans de santé réguliers pour le restant de leur vie. Un lieu de stockage spécial a été mis en place pour isoler les 5.584 containers recueillant les  3.500 m3 de déchets radioactifs résultant de cet accident. La source de tous ces maux contenait seulement 19 grammes de chlorure de Césium radioactif.

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Types de radiations

 

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Rayonnements alpha

Ce sont des particules relativement lourdes émises par des éléments tels que l’uranium et le plutonium. Une feuille de papier peut stopper les particules alpha, mais si une substance émettant des rayons alpha pénètre le corps, elle y cause de nombreux dommages (par exemple inhaler 80 microgrammes de plutonium est en général mortel).

 

Rayonnements béta

Ce sont des électrons se déplaçant à grande vitesse. Ils peuvent pénétrer dans le corps mais sont stoppés par quelques millimètres d’aluminium. Les substances émettant des rayonnements béta sont dangereuses aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du corps.

 

Rayonnements gamma

Ils sont comme les rayons X mais avec une énergie plus élevée. Ils peuvent être stoppés par une certaine épaisseur de plomb ou de béton, mais ils peuvent traverser le corps humain et endommager les tissus.

 

Neutrons

Ce sont des particules neutres émises lors de la fission nucléaire. Ils sont très pénétrants et peuvent eux aussi endommager les tissus corporels. Les réacteurs nucléaires exigent donc un écran de protection épais, généralement en béton.

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Confinement ou retraitement

 

Depuis que l’énergie nucléaire existe, il y a eu des accidents. Les plus connus sont l’incendie à l’intérieur du réacteur de Windscale (1957, Grande Bretagne), l’accident de fission de Three Miles Island à Harrisburg (1979, Etats-Unis), le désastre de Tchernobyl (1986, Ukraine) et, plus récemment, l’incident critique de Tokai Mura (1999, Japon).

 

Travailler avec des substances radioactives comporte toujours un risque. Un réacteur nucléaire contient une énorme quantité de radioactivité. Le combustible (chaud) doit être refroidi en permanence pour l’empêcher de fondre. Le plus grand risque que fait courir un réacteur nucléaire est celui d’un accident de fission. Cela arrive quand le système de refroidissement manque d’eau.

 

Dans un accident de fission, de grandes quantités de radioactivité peuvent être libérées au moment où le système de confinement du réacteur fait faillite. Cela peut résulter d’erreurs humaines ou bien de ce que le système a été détruit par l’accident. Un confinement consiste en des structures d’acier et de béton entourant le réacteur. A Tchernobyl, le système de confinement a été détruit par l’explosion du réacteur. À Harrisburg il n’a pas été endommagé, mais la radioactivité s’est libérée par des fissures de la structure.

Les effets du retraitement et les fuites ont des conséquences graves pour l’environnement local mais aussi au-delà (ainsi, la radioactivité libérée par le désastre de Tchernobyl a pu être détectée sur tout l’hémisphère Nord). Les gens inhalent et ingèrent des substances radioactives, ce qui plus tard cause des cancers. L’eau peut être contaminée, l’agriculture subir des dommages et la nourriture doit être détruite pour les années à venir.

 

Un réacteur nucléaire est construit avec des systèmes de sécurité pour prévenir les accidents, tels que des systèmes de refroidissement d’urgence et des générateurs de relais. Mais même avec ces systèmes techniques de sécurité, les humains peuvent faire et font des erreurs. Dans les quatre accidents mentionnés ci-dessus, c’est le « facteur humain » qui a contribué à causer ou aggraver l’accident.

 

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Tchernobyl

La catastrophe de Tchernobyl en 1986 est considérée comme le pire accident jamais encore arrivé dans un réacteur. La quantité totale de radioactivité libérée atteint au moins 200 fois celle libérée par les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. 250.000 personnes ont dû être évacuées des aires contaminées en Ukraine, en Biélorussie et en Russie. L’incidence du cancer de la tyroïde causé par l’iode radioactif est dans certaines zones 100 fois plus forte qu’avant et on a déjà fait état de 11.000 cas. D’autres types de cancers peuvent mettre jusqu’à 15 à 20 ans après le désastre pour apparaître. Le coût total final de la catastrophe s’élèvera probablement à au moins 300 billions de dollars US - incluant le travail de nettoyage, le re-confinement, les pertes de revenus et les dépenses de santé.

 

 

Une alternative moins coûteuse ?

 

Ce sont les coûts élevés qui ont fait le plus de mal au marché du nucléaire. La plupart des stations nucléaires a été construite par des monopoles et les coûts ont été épongés par les consommateurs ou les gouvernements, si élevés soient-ils. Mais maintenant que les gouvernements du monde entier ouvrent les marchés de l’énergie électrique à la compétition, l’industrie du nucléaire doit désormais, et pour la première fois, ne compter que sur elle-même. Nous avons enfin une image claire des perspectives et le futur proche est sombre. De plus en plus d’études prouvent que le nucléaire est en réalité très cher et qu’il le sera de plus en plus alors que d’autres sources d’énergie deviennent économiquement valables. Grâce aux progrès techniques des turbines et des possibilités offshore, dans la plupart des cas l’énergie éolienne est de loin bien plus économique que le nucléaire. Alors que l’on peut s’attendre à la baisse du coût de l’énergie éolienne, on ne peut en dire autant de celui de l’énergie nucléaire.

Selon l’Uranium Institute, seules les centrales nucléaires existantes qui ont les coûts de production les plus bas survivront dans le marché concurrentiel, ce qui entraînera de fortes pressions visant à réduire les coûts, avec pour conséquence des changements dans la manière dont seront réalisées et gérées les centrales ; or cela pose des questions nouvelles quant à l’entretien et la sécurité des centrales.

Les analystes de Wall Street ont remis en question la capacité du nucléaire à être compétitive par rapport à l’énergie fossile rivale, et comme le dit l’Agence pour l’Energie Nucléaire (AEN) :

« La compétitivité des nouvelles centrales nucléaires a décru substantiellement dans les récentes années, en particulier si on la compare aux centrales à gaz. Une étude récente conjointement publiée par l’AEN et l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) sur les coûts projetés de la fabrication d’électricité conclut que l’énergie nucléaire est rarement l’option la meilleure marché en ce qui concerne les implantations qui doivent être commissionnées en 2005-2010. » (2)

 

Ainsi le marché n’aime pas le nucléaire, comme le confirme une fois de plus - et à la surprise de certains - la banque mondiale :

« Même avec des coûts de fonctionnement bas, le coût élevé en capital qu’exige une installation nucléaire exclut qu’elle soit choisie comme l’alternative la moins coûteuse, quelles que soient les hypothèses raisonnables concernant le prix du charbon ou du pétrole. Les installations nucléaires sont donc une aberration économique parce que quelques soient les coûts présents ou projetés, elles ne sont en aucun cas l’option la moins chère. Il est également clair que les coûts habituellement mentionnés par les fournisseurs sont substantiellement sous-estimés et omettent souvent de prendre en compte la gestion des déchets, le démantèlement et autres coûts environnementaux. Un élément de complication s’y ajoute : l’impression de secret et de manque de transparence qui caractérisent les installations nucléaires. Dans les récentes années, un certain nombre d’accidents a soulevé des doutes dans l’esprit du public quant à la compétence de l’industrie et la sécurité du processus. Beaucoup remettent en cause la crédibilité de cette industrie. » (3)

                                                                                                                            

(2)     « La réglementation de l'énergie nucléaire face à la concurrence sur les marchés de l'électricité », Agence pour l’Energie Nucléaire, Paris, France, 2000

(3)    « Environmental assessment sourcebook », Banque mondiale, Vol III, Guidelines for environmental assessment of energy and industry projects, 1992.

 

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Les subsides du Mécanisme de Développement Propre ?

La Chine indique clairement ce que peut être l’économie du nucléaire dans les pays pauvres et elle illustre bien pourquoi l’industrie mondiale du nucléaire veut si désespérément que le nucléaire obtienne des crédits d’émission du MDP. Dans un article soumis à l’AIEA, la Chine affirmait son désir de construire 40 Gw de production nucléaire nouvelle pour 2020 (soit environ 40 réacteurs de grande capacité). Mais l’article admet que ces réacteurs « ne seraient pas construits dans des conditions de marché équitable. En fait, si elle ne bénéficie pas de subsides, exonération de taxes ou autres aides financières, les implantations nécessaires à la Chine pour atteindre ses objectifs ne seront pas construites ». En d’autres termes, tant que l’industrie nucléaire mondiale ne peut pas obtenir des subventions occidentales pour de nouvelles implantations, la Chine ne construira pas de nouveau réacteur. Tel est l’objectif réel des gouvernements qui veulent inclure le nucléaire dans les schémas de MDP : trouver une nouvelle manière de relancer leurs corporations nucléaires en déclin.

 

 

Manger de l’herbe et fabriquer des bombes : la prolifération

 

En dehors de l’aspect politique, l’extension des armes nucléaires dépend de la disponibilité d’une part de la technique et d’autre part du matériel radioactif. Pour ce qui est de la technique, il est facile d’y avoir accès ; en 1976, un étudiant de 21 ans a conçu un engin nucléaire sur la seule base des informations accessibles au public. Les matériaux radioactifs nécessaires pour fabriquer des armes nucléaires peuvent être de l’uranium hautement enrichi (UHE) et du Plutonium (Pu) ; or, le plutonium est produit du fait du fonctionnement des centrales nucléaires. Dans un réacteur à eau légère (LWR) de 1.000 Mw sont produits chaque année entre 210 et 240 kg de plutonium (4). Il suffit de quelques kilogrammes de plutonium ou d’UHE pour fabriquer une bombe nucléaire. Comme l’uranium est enrichi pour satisfaire aux besoins des centrales nucléaires, l’étape visant à augmenter le degré d’enrichissement au niveau requis par les armes est un pas vite franchi - qui n’est pas freiné par des difficultés techniques.

 

En dehors des cinq états qui possèdent officiellement l’arme nucléaire, les pays capables de produire de telles armes incluent l’Inde et le Pakistan, et on a des éléments à charge pour y ajouter l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Brésil, Israël, la Corée du Nord et l’Irak. Qui plus est, il existe des preuves solides montrant que l’Espagne, la Suède, la Suisse, l’Iran, la Corée du Sud, l’Algérie et Taiwan ont tous eu à un moment un programme secret d’armement nucléaire. L’Australie a de façon répétée évoqué le début possible d’un programme qui la doterait pour sa plus grande fierté de l’arme nucléaire.

Beaucoup de pays sont en position de construire à court terme des armes nucléaires. Une fois tenue pour « nécessaire », la mise en œuvre peut être rapide et aisée. Le nombre officiel des pays dotés de la bombe nucléaire est donc sous-estimé par rapport à la réalité. Ceux qui sont capables de la fabriquer pour bientôt ne sont pas comptabilisés.

 

(4)     « Démolir le mythe ; les réacteurs et les armes nucléaires », Canadian coalition for nuclear responsability, Canada, 1981.

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Pakistan

Le Pakistan était soupçonné depuis de nombreuses années de disposer de l’arme nucléaire. Ali Bhutto, alors premier ministre, a dit en 1965 : « Si l’Inde construit la bombe, nous mangerons de l’herbe ou des feuilles, nous nous affamerons même, mais nous aurons aussi la nôtre. » Dans les années 70, A. Q. Khan, le ’père du programme nucléaire pakistanais’, a volé des informations sur les techniques d’enrichissement au bénéfice de son propre pays. Quoique soumis à des sanctions économiques internationales pour son programme d’armement, le Pakistan a réussi a obtenir tous les matériaux et les savoir-faire nécessaires. En mai 1998, en réaction aux essais indiens, le Pakistan a réalisé sa propre série d’essais nucléaires.

 

 

A propos du Yellow cake et des dômes de sels.

 

Lorsqu‘on mentionne l’énergie nucléaire, on pense généralement aux réacteurs produisant de l’électricité. Or ceux-ci ne sont qu’une petite partie de la chaîne totale.

 

L’extraction

On trouve du minerai d’uranium au Canada, en Namibie, en Afrique du Sud, en Australie et, en moindre quantité, dans quelques autres pays. La plupart des ressources ne comportent qu’une fraction d’uranium : 1.000 kg de minerai ne donnent que 500 gr d’uranium utilisable. Une fois extrait le minerai brut, il est concassé, finement broyé et attaqué à l’acide. La solution obtenue est filtrée et purifiée en un concentré qui prend l’aspect d’une pâte jaune appelée « Yellow cake », qui contient de 70 % à 90 % d’oxyde d’uranium. Les résidus radioactifs issus du traitement du minerai d’uranium sont en général conservés dans des piscines à ciel ouvert.

 

L’enrichissement

L’uranium sous sa forme naturelle n’est pas utilisable dans les armes ni dans la plupart des réacteurs, qui exigent un certain pourcentage d’uranium fissile (U235). Dans le minerai d’uranium, seulement 0,7 % est fissile. Pour le rendre utilisable, il faut faire grimper ce pourcentage jusqu’à 3 %. C’est l’enrichissement, dont un sous-produit est l’uranium appauvri. L’uranium hautement enrichi (à plus de 20 % d’U235) peut être utilisé dans les armes nucléaires. Quant à l’uranium appauvri, on peut l’utiliser pour fabriquer des munitions et des blindages de tanks.

 

La fabrication du combustible

Après enrichissement, l’oxyde d’uranium est comprimé en pastilles cylindriques qui sont introduites dans des tubes métalliques appelés crayons. Un assemblage de ces crayons constitue un des éléments du carburant. Le cœur d'un réacteur à eau sous pression (REP) de 900 MW comprend 157 assemblages, celui d'un 1300 MW comprend 193 assemblages, formés chacun de 264 crayons.

 

Le réacteur nucléaire

Les assemblages sont chargés dans la cuve du réacteur, où l’uranium 235 subit la fission nucléaire , processus qui dégage de l’énergie et chauffe de l’eau (et dans certains types de réacteurs, du gaz ou du métal en fusion) ; ensuite, grâce à une turbine (à vapeur) et à un générateur, l’électricité est produite.

 

Le combustible usé

Après deux ou trois ans d’utilisation, les barres de combustible sont très fortement radioactives et extrêmement chaudes, si bien qu’il faut les placer dans des piscines de refroidissement pendant plusieurs années avant de pouvoir les transporter. Elles sont considérées comme des déchets hautement radioactifs et conservées dans un lieu de stockage provisoire ou bien transportées vers une usine de retraitement.

 

Le retraitement

Le combustible usé contient encore une certaine quantité d’uranium 235, ainsi que du plutonium issu d’un autre isotope d’uranium, l’U238. L’uranium restant et le plutonium produit sont séparés chimiquement des produits de fission de manière à être réutilisés.

Pour être réutilisé, l’uranium retraité doit être à nouveau enrichi pour atteindre les 3 % d’U235. Cet uranium retraité contient des résidus de plutonium et autres sous-produits de la fission. Le résultat en est que l’uranium ainsi retraité est plus radioactif que l’uranium normal. Le retraitement de l’uranium produit une grande quantité de déchets solides, et des effluents se déversant dans l’eau et dans l’air. Il n’existe qu’un petit nombre d’usines de retraitement sur la planète.

 

 

Les surgénérateurs

L’uranium comporte de l’U238 non fissile qui peut être converti en plutonium 239, quant à lui fissile. Pour réaliser ce processus appelé « surgénération », on a développé des réacteurs spécialement rapides : ceux-ci seraient capables de produire plus de plutonium que l’on n’en utilisait auparavant comme combustible, tout en produisant en même temps de l’électricité. Seul un petit nombre de surgénérateurs se sont révélés opérationnels et la plupart des pays ont abandonné cette technologie, essentiellement parce qu’elle est rendue extrêmement dangereuse à cause du métal de sodium corrosif utilisé pour le refroidissement.

 

Le MOX (Mixed Oxide Fuel)

Face à l’échec des surgénérateurs et au stock grandissant de plutonium résultant des ‘engagements de réduction des armes nucléaires’, le retraitement s’avère futile. Vu que le retraitement ne se justifie plus, il a fallu trouver une autre destination aux dizaines de milliers de kilogrammes de plutonium existants : l’utilisation de Mox en tant que combustible dans les centrales nucléaires. Le Mox est constitué d’un mélange d’uranium et de plutonium de retraitement. L’utiliser comporte d’énormes risques de prolifération, n’offre aucune solution au problème de la gestion des déchets hautement radioactifs, ne permet pas de réaliser d’économie significative en uranium, et entraîne de graves risques spécifiques pour la sécurité.

 

Le stockage des déchets radioactifs

Aucun pays n’a trouvé de solution au problème des déchets radioactifs. Les enfouir en couche géologique profonde amènera forcément des fuites, maintenant ou dans l’avenir. Le stockage en surface comporte également ses propres problèmes et ses défauts.

 

Le transport

Tout le long du cycle nucléaire, il y a transport de matières radioactives d’une installation à l’autre. Qui dit transport dit risque d’accident, de vol et de sabotage, qui tous auraient des conséquences catastrophiques.

 

Le démantèlement

Le processus de fermeture d’un réacteur désaffecté est une étape essentielle. De nombreux réacteurs en fonctionnement atteignent ou atteindront bientôt leur fin de vie. La violente charge d’irradiation qui a lieu au cœur du réacteur génère des dégradations et le réacteur doit être fermé après plusieurs décades. Les hauts niveaux de radiation atteints dans les réacteurs fermés rendent la procédure de démantèlement très complexe et coûteuse.

 

 

Glossaire

 

AIEA - Agence Internationale de l’Energie Atomique : C’est un organisme international dont le but est de promouvoir l’énergie nucléaire, mais aussi de prévenir la prolifération nucléaire à des fins militaires.

 

Atome : toute matière est faite d’éléments appelés atomes. Les atomes consistent en un noyau central comportant des protons et des neutrons (sauf l’hydrogène qui n’a qu’un seul proton et pas de neutron) entouré par des électrons. Les atomes ont le même nombre d’électrons que de protons ; lorsqu’ils perdent ou gagnent des électrons, ils deviennent des ions.

 

Centrale nucléaire : une centrale qui utilise la fission nucléaire pour produire de l’électricité.

 

Changement climatique : c’est un changement des conditions climatiques moyennes. Cela se traduit par exemple, par une élévation de la température minimale (ce qui provoque l’élévation du niveau de la mer) et un changement dans la distribution de la fréquence des pluies. Les changements d’une année sur l’autre ne comptent pas : le changement doit intervenir sur une période prolongée, des dizaines ou même des centaines d’années, pour être considéré comme un changement climatique.

 

CO2 (dioxyde de carbone) : c’est un gaz produit par la respiration des animaux ou par la combustion de substances comportant du carbone. Les plantes absorbent du CO2 et à l’aide du soleil, effectuent la photosynthèse, utilisant le carbone pour construire du matériel végétal et relâcher de l’oxygène.

 

Cœur du réacteur : on appelle ainsi le vaste tank d’acier situé dans une centrale et dans lequel se produit la fission nucléaire.

 

Electrons : ce sont de petites particules chargées négativement qui sont normalement en orbite autour du noyau de l’atome.

 

Fission nucléaire : c’est une réaction dans laquelle le noyau d’un atome se casse en deux. La fission produit également des neutrons. Ceux-ci peuvent alors entrer en collision avec d’autres noyaux, entraînant d’autres fissions. C’est ce qu’on appelle une réaction en chaîne.

 

Gaz à effet de serre : ce sont des gaz situés dans l’atmosphère qui reflètent la chaleur venue de la terre, réchauffant la terre plus qu’elle ne le serait sans eux. Ainsi, le CO2 et le méthane.

 

Ion : un atome ou une molécule qui se charge électriquement en perdant ou en gagnant des électrons. La perte d’électrons donne une charge positive, un gain d’électrons une charge négative.

 

Isotopes : ce sont des formes d’un élément dont le noyau comporte un nombre différent de neutrons, mais un même nombre de protons. A chaque isotope est affecté un nombre, indiquant le nombre total de neutrons et de protons ; ainsi, l’U235 est un isotope qui comprend 92 protons + 143 neutrons.

 

LWR (Light Water reactor) - réacteur à eau légère : C’est le type le plus commun de réacteur nucléaire, utilisant de l’eau comme refroidissant et comme modérateur.

 

Molécule : c’est un groupe d’atomes chimiquement liés ensemble.

 

Mox (mixed-oxide fuel) : combustible nucléaire composé à la fois d’uranium et de plutonium.

 

Mutation : c’est une altération dans le matériel génétique d’une cellule ou d’un organisme.

 

Neutron : particule non chargée qui se trouve normalement dans le noyau des atomes (sauf dans celui de l’hydrogène).

 

Nucléaire : relatif au noyau central d’un atome.

 

Plutonium : c’est un élément radioactif artificiel produit principalement en tant que sous-produit de l’énergie nucléaire. Actuellement ont été produites plus de 1.000 tonnes de plutonium.

 

Protons : Ce sont des particules chargées positivement que l’on trouve normalement dans le noyau des atomes.

 

Uranium : c’est un élément naturel utilisé pour fabriquer du combustible et des armes nucléaires.

 

Uranium hautement enrichi : c’est de l’uranium qui contient plus de 20 % d’isotope U235. Cet U235 est apte à la fission nucléaire et est utilisé aussi bien dans les réacteurs que pour les armes nucléaires.

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WISE - Word Information Service on Energy (Service d’information international sur l’énergie), créé en 1978, est une petite mais puissante organisation qui fonctionne en réseau pour lutter contre l’énergie nucléaire. Elle possède une très grande bibliothèque, agit en tant que source d’information, organise et soutient des campagnes, produit du matériel éducatif et publie un bulletin qui paraît 20 fois par an : WISE News communique, qui donne des nouvelles et des informations de base. Son objectif principal est de soutenir les organisations écologiques dans leur lutte contre la menace mondiale que représente le pouvoir nucléaire.

 

 

WISE Amsterdam - P.O. Box 59636 - 1040 LC Amsterdam - The Netherlands

phone + 31 20 612 6368 - fax + 31 20 689 2179

www.antenna.nl/wise  -  wiseamster@antenna.nl

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NIRS - Nuclear Information & Resource Service (Service de ressource et d’information sur le Nucléaire), également fondé en 1978, est le porte-parole de ceux des citoyens américains qui luttent pour mettre fin à l’empire de l’industrie nucléaire et à la contamination radioactive de notre planète. NIRS surveille les agences fédérales et chaque réacteur et dépôt de déchets aux USA, il aide les citoyens à comprendre la question du nucléaire et à y participer, et remet en cause l’industrie du nucléaire. NIRS publie aussi une lettre d’information : The nuclear monitor.

 

NIRS - 1424 16th Street NW, #404 Washington, DC 20036

phone + 1 202 328 0002 - fax + 1 202 462 2183

www.nirs.org - nirsnet@nirs.org

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sites internet de référence :

www.climnet.org

www.antenna.nl/wise

www.nirs.org

www.pu-investigation.org

www.theecologist.org

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production : WISE / NIRS - novembre 2000

avec les contributions de : R.J. van den Berg, S. Field, P. de Rijk, D. Bannink, M. Verweij

éditeurs : M. Verweij, P. de Rijk

version anglaise : http://www.antenna.nl/wise/537/5215.html

traduction française de : Judith Milner et  Michel Lablanquie

contact français :  lesproduitsdujardin@free.fr