le
génocide silencieux venu d'Amérique
Afghanistan 2001/2002
« J’ai
réalisé cette mort lente, mais certaine, quand
j’ai vu du sang dans mon urine et que j’ai ressenti
une douleur de plus en plus intense au rein ainsi que des problèmes
respiratoires que je n’avais jamais eus avant. De nombreux
membres de ma famille ont commencé à se plaindre
de troubles mentaux, des femmes enceintes faisaient des fausses-couches,
tandis que d’autres accouchaient d’enfants malformés. »
Akbar
Khan de la province de Paktika,
février 2003
__________________________________________________________
mots
& remèdes / 15 - série trajets
-
rubrique témoignage
ISBN 2-7552-0015-4 - 48
pages
-
1 € |
LE
GÉNOCIDE SILENCIEUX
venu d'Amérique
AGHANISTAN
2001/2002
MOHAMMED
DAUD MIRAKI MA, MA, PhD,
Directeur de l'Afghan
Depleted Uranium and Recovery Fund
Traduit
de l'anglais par Pascale Barthélémy
avec l'aide de Lisbeth van der Valk
Note
introductive d'ACDN :
les faits rapportés ci-après semblent suffisamment
graves pour mériter une large diffusion. L'auteur est seul
responsable du titre qu’il a donné à son étude.
En français, le terme « génocide »
présuppose une volonté consciente, délibérée
de détruire physiquement tout un peuple. Il ne nous semble
pas que ce soit le cas de l'opération « Liberté
durable ». Elle manifeste plutôt de la part des
dirigeants américains et du Pentagone un mépris
complet pour les effets humains et environnementaux de leurs entreprises
guerrières, avec notamment l'utilisation d'armes radioactives,
en Afghanistan comme en Irak (« guerre du Golfe »
en 1991; guerre de 2003) ou ailleurs (ex-Yougoslavie, Kosovo).
Leurs propres troupes en sont d'ailleurs victimes. À ce
titre, ils mériteraient d'être poursuivis pour crimes
contre l'humanité. Avant, pendant, après la guerre
de 2003 contre l’Irak, l’Action des citoyens pour
le désarmement nucléaire a dénoncé
l'emploi de telles armes et a écrit au président
de la République française et au Premier ministre
pour leur demander d'intervenir en ce sens. Ils n'ont pas répondu.
Pour en finir une bonne fois avec ces horreurs, il faut exiger
l'interdiction universelle des armes radioactives, la France devant
montrer l'exemple en renonçant sans conditions à
produire, stocker, vendre ou utiliser les armes dites « à
uranium appauvri ». Nous invitons les lecteurs à
signer la pétition lancée par ACDN et le réseau
« Sortir
du nucléaire » et disponible sur
le site http://acdn.france.free.fr
(ou en la téléchargeant ci-contre)
Quand
Bush Jr a dit : «
On va les enfumer et les faire sortir de leur trou »,
il a réalisé sa promesse, faisant de la vie une réalité
hors d'atteinte pour ceux qui ne sont pas encore nés et une
réalité insoutenable pour les vivants, condamnant le
peuple afghan et ses générations futures à une
mort déterminée à l'avance.
____________________________________________
«
Après que les Américains eurent détruit notre
village et tué nombre d'entre nous, nous avons aussi perdu
nos maisons et n'avons rien à manger. Mais nous aurions supporté
ces misères, nous les aurions même acceptées,
si les Américains ne nous avaient pas tous condamnés
à mort. Quand j'ai vu mon petit-fils malformé, j'ai
réalisé que mes espoirs en l'avenir avaient disparu
pour de bon, pire que le désespoir né de la barbarie
russe, même si, à cette époque, j'ai perdu mon
fils aîné, Shafiqullah. Mais, cette fois, je sais que
nous faisons partie du génocide invisible que nous ont infligé
les Américains, une mort silencieuse à laquelle – je
le sais – nous n'échapperons pas. »
Jooma Khan, province de Laghman, mars 2003.
___________________________________________
Les paroles
rapportées ci-dessus ont été prononcées
par un grand-père afghan accablé de chagrin qui a vu
disparaître sa propre famille et celle d'autres à cause
des États-Unis d'Amérique et de leurs alliés.
Un autre Afghan, qui s'est aussi vu mourir, a dit :
___________________________________________
« J'ai réalisé
cette mort lente, mais certaine, quand j'ai vu du sang dans mon
urine et que j'ai ressenti une douleur de plus en plus intense au
rein ainsi que des problèmes respiratoires que je n'avais
jamais eus avant. De nombreux membres de ma famille ont commencé
à se plaindre de troubles mentaux, des femmes enceintes faisaient
des fausse couches, tandis que d'autres accouchaient d'enfants malformés.»
Akbar Khan, province de Paktika,
février 2003
___________________________________________
L'accomplissement de cette
mise à mort continuelle se perpétue chaque jour qui
passe. Tous les jours, les gens voient la mort silencieuse frapper
leur famille et leurs amis, désespérés et terrifiés
à l'idée de prochaines funérailles. Ce meurtre
sans distinction du peuple afghan continue, alors que ceux dont l'argent
a payé, par les impôts, ces armes monstrueuses et provoqué
ce génocide font comme si tout allait bien. Les horribles images
de ceux en train de mourir – dont les corps ne correspondent
pas à leur âge car ils ont ingéré tant
de poussière d'uranium que cela a eu un impact sur la morphologie
de leur corps – demeurent dans les mémoires de ceux
qui sont encore vivants et en train d'attendre leur tour dans la peur.
Les femmes enceintes ont peur d'accoucher, horrifiées de voir
surgir une monstruosité à la place d'un enfant sain.
Tel est l'héritage de la «libération» par
les États-Unis, un meurtre sans distinction du faible et du
sans arme qui n'a aucun moyen de se défendre. En fait, il n'y
a pas de moyen défensif contre de telles armes de destruction
massive car ces particules meurtrières d'oxyde d'uranium – la
poussière formée après que l'uranium eut été
pulvérisé en touchant une cible – demeurent
dans le sol et l'eau et recouvrent la surface de la végétation
pour des générations à venir.
Quand une bombe américaine ou une bombe de l'un des alliés
des Américains touchait un village afghan ou une ville, la
terre et son peuple devenaient une partie de cet héritage implacable
de mort silencieuse. Cette condamnation à mort est différente
de toute autre car, avec ce type de condamnation à mort, le
peuple tout entier, la terre et les générations futures
sont promis à un génocide inéluctable. La tragédie
qui rend cet état de choses si redoutable, c'est cette menace
inévitable et invisible qui vise chacun sans distinction. Qui
plus est, la menace est devenue endémique, elle atteint la
fibre de l'existence, elle a contaminé la terre, l'eau et ses
habitants. En fait, quand Bush Jr a dit : «On va les enfumer
et les faire sortir de leur trou» [we will smoke them
out], il a réalisé sa promesse, faisant de la vie
une réalité hors d'atteinte pour ceux qui ne sont pas
encore nés et une réalité insoutenable pour les
vivants, condamnant le peuple afghan et ses générations
futures à une mort déterminée à l'avance.
La véritable ampleur
de ce désastre se déploie avec le temps. À la
lumière des révélations continuelles au sujet
de la quantité et des types d'armes utilisés en Afghanistan,
le pire ne s'est pas encore concrétisé. Chaque jour,
des hélicoptères de combat AC-130, des A-10 et des B-52
bombardent des villages et des villes afghanes à chaque fois
qu'une unité de troupes américaines rencontre une résistance.
Par conséquent, ce n'est pas seulement cette mort perpétuelle
qui s'accomplit mais, en plus, chaque salve d'uranium appauvri ne
fait que précipiter davantage le peuple afghan vers son tombeau.
L'usage d'un grand nombre
de munitions et d'armements largués par les avions américains
a provoqué une vague de divers problèmes de santé
dès 2002. Le schéma est différent de celui expérimenté
par les Irakiens pour la première guerre du Golfe, où
cela a mis des années pour que soient mis en évidence
un grand nombre de naissances anormales, de malformations et d'autres
problèmes de santé. Ceci souligne bien l'énorme
quantité d'armes à uranium utilisées en Afghanistan,
un fait illustré par de nombreux chercheurs dans le monde,
notamment par Dai Williams en Angleterre, et par le Dr Durakovic,
de l'Uranium Medical Research Center, au Canada, par le Dr Marc Herald
aux États-Unis, entre autres. En outre, plusieurs journaux
et médias internationaux, notamment Le Monde diplomatique,
le Guardian, le Frontier Post, la BBC, le CBC, Al Jazeera, entre autres,
ont rendu compte des types de systèmes d'armes utilisés
contre les cibles afghanes – villages, villes et réseaux
de grottes dans les montagnes. D'après la BBC (10 avril 2002),
plus de 6 600 bombes JDAM (Joint direct attack munitions) ont
été larguées sur l'Afghanistan.
En octobre 2002, le Boston Globe écrivait :
«
Contrairement aux armes anciennes, la nouvelle génération
progresse vers sa cible grâce à des avancées [technologiques,
NDT] telles que les données target-elevation et les signaux
satellites. Le JDAM (Joint direct attack munition) a déjà
fait ses preuves en Afghanistan. En février (2002), l'armée
avait largué 6 600 JDAM, d'après les estimations
des experts, un si grand nombre que les stocks s'étaient presque
épuisés et que les fonctionnaires avaient dû faire
des pieds et des mains pour obtenir davantage de production d'une
usine du Missouri.»
En octobre 2002, premier anniversaire de l'invasion américaine
en Afghanistan, plus de 10 000 tonnes de bombes avaient été
larguées sur le sol afghan (Socialist Worker Online, 11 octobre
2002). Imaginez l'ampleur du carnage et la contamination causée
par une telle barbarie. Cependant, un autre article de Kate Randall
en décembre 2001 avançait le nombre de 12 000 bombes
américaines :
«Depuis
que les États-Unis ont lancé la guerre en Afghanistan,
le 7 octobre, plus de 12 000 bombes ont été larguées
sur le pays. Selon le Pentagone, àpeu près 60 %
de ces bombes ont été guidées avec précision
par satellite ou avec la technologie laser. Cependant, beaucoup de
ces bombes, larguées par des B-52 et d'autres avions depuis
des dizaines de milliers de pieds d'altitude, ont été
déviées et ont touché des cibles civiles.»
WSWS,
29 décembre 2001.
Dans un autre
article, un an après le 11 septembre 2001, Matt Kelley, de
Associated Press, a établi les statistiques des munitions américaines
de lamanière suivante :
«
Les avions américains et alliés ont opéré
plus de 21 000 vols au-dessus de l'Afghanistan, larguant plus
de 20 000 bombes. À peu près 60 % de l'artillerie
larguée sur l'Afghanistan a été guidée
avec précision, le plus haut pourcentage dans tout conflit.»
De même,
le Guardian du 10 avril 2002 écrivait :
«Plus
de 20 000 armes – allant des missiles de croisière
aux bombes à air et fuel lourd – ont été
larguées sur le pays pendant les six derniers mois. Les pilotes
américains ont largué plus de 6 600 JDAM (Joint
direct attack munitions), les bombes guidées par satellite.
Un quart des bombes et missiles largués par les Américains
sur l'Afghanistan a pu manquer sa cible.»
Les nouvelles
générations d'armes à tête durcie, dont
les ogives sont faites de métal lourd, ont contribué
à une grave contamination de la terre, de l'eau et de toute
la population.
L'information
délivrée par les brevets de beaucoup de ces armements
indique l'usage de métal lourd – uranium appauvri,
uranium non appauvri et tungstène, ce dernier n'étant
probablement pas utilisé car il coûte plus cher et est
difficile à produire, l'uranium appauvri étant, lui,
abondant. L'industrie mondiale de l'uranium dispose de plus de un
million de tonnes d'uranium appauvri. Le tungstène est également
difficile à produire parce qu'il est 1,75 fois plus dur que
l'uranium et qu'il a un point de fusion plus haut (1 132°
Celsius pour l'uranium, 3 422° Celsius pour le tungstène).
De plus, l'uranium appauvri est aussi efficace comme moyen incendiaire
car il brûle intensément à l'air. Comme arme incendiaire,
il pourrait mettre le feu à des munitions à l'intérieur
de tanks, brûler des armes souterraines et des réserves
de fuel et servirait efficacement à détruire des agents
chimiques et biologiques stockés sous terre. Le fait que l'uranium,
appauvri ou non, convienne parfaitement est encore renforcé
par les déclarations de l'Uranium Medical Research Center
(UMRC) :
«D'après
le propre avis du Département de la Défense, le métal
ayant les meilleures performances pour convenir à ces usages
militairesest l'uranium et les alliages d'uranium. Le titane et
le tungstène ne conviennent pas comme alliage de base pour
ces fonctions. L'uranium (qu'il soit non appauvri ou appauvri) offre
des caractéristiques structurelles uniques et la chimie la
plus adaptée pour abattre des cibles en bunkers profonds,
de multiples types de cibles in area denial munitions, et pour pénétrer
la céramique composite et les cibles blindées de métal.
L'uranium peut
être usiné de manière à être "auto-aiguisant",
de telle sorte que, quand il frappe une cible, il conserve son point
perforant tandis que le métal érode son ogive (ce
qui ne serait pas le cas pour le titane et le tungstène).
La structure de la molécule d'uranium peut être modifiée,
en utilisant des technologies métallurgiques et des "nanotechnologies"
pour fournir une série spécifique de caractéristiques
balistiques, y compris des effets cinétiques, thermiques,
pyrophoriques, des effets de métal liquide et de haute pression/chaleur
intense, des effets de plasma. L'uranium est un métal facilement
disponible, peu coûteux à la production et qui existe
en abondance dans les réserves du Département de l'Energie,
du Département de la Défense et de ses fournisseurs
en armes.»
Sur la base de
ces caractéristiques militaires positives, y compris son bas
coût, il est logique d'utiliser de l'uranium plutôt que
du tungstène. Dans cet esprit, les informations délivrées
par les brevets éclaireraient davantage sur la composition
de ces munitions à base d'uranium appauvri.
«Le
brevet 6389977 (bombe aéroportée à enveloppe [shrouded])
dit clairement que l'uranium appauvri est un choix possible dans la
conception des bombes guidées à cible dure très
largement utilisées en Afghanistan – versions mises
à jour des ogives pour cible dure de 2 000 livres BLU-109/B
avec le pénétrateur avancé AUP-116. Ceux-ci incluent
des versions des GBU-15, 24 et 31 et du AGM-130C.»
À la lumière
des avantages de l'uranium par rapport au tungstène, la recherche
dans la liste ci-dessous de brevets américains permet de lever
tout doute sur la composition meurtrière de ces armes qui ont
fait de l'Afghanistan une terre désolée inhabitable.
Les extraits
de la liste suivante sont présentés par Dai Williams
et peuvent se trouver sur le site web suivant (http://www.eoslifework.co.uk/u23.htm#uspatreport)
:
Depuis 1997,
les États-Unis ont modifié et amélioré
leurs armements, renforçant le pouvoir pénétrant
de ceux-ci en utilisant du métal lourd ainsi que le montre
la citation suivante :
«Depuis
1997, les États-Unis ont modifié et amélioré
leurs missiles et leurs bombes intelligentes. Les prototypes de
ces bombes ont été testés dans les montagnes
du Kosovo en 1999, mais une gamme beaucoup plus large a été
testée en Afghanistan. L'amélioration consiste à
remplacer l'ogive conventionnelle par une autre réalisée
en métal lourd, dense. En calculant le volume et le poids
de ce mystérieux métal, on est amené vers deux
solutions possibles : c'est soit du tungstène, soit de l'uranium
appauvri.» Le
Monde diplomatique, mars 2002.
«Les
charges explosives en uranium appauvri dans les systèmes de
bombes guidées utilisés en Afghanistan peuvent peser
jusqu'à une tonne et demie (comme dans le Buster Bunker de
Raytheon-GBU-28).» Le Monde, mars
2002.
L'utilisation
de ces nouvelles générations d'armes a aussi été
confirmée par l'Uranium Medical Research Center (UMRC) :
«La
recherche indépendante et la documentation disponible pour
le public sur les programmes de développement des armes de
l'OTAN et des États-Unis faisaient allusion ou mentionnaient
directement le fait que les programmes de développement d'armes
à uranium non fissile (nucléaire non thermique – incluant
l'uranium appauvri) étaient toujours en cours. Parmi les sources
: des laboratoires de recherche militaire et des programmes de recherche
et de développement sous-traités, le programme américain
Science Based Stockpile Stewardship, la Federation of American Scientists,
des rapports de vétérans, les rapports annuels et des
publicités des fournisseurs d'armes indépendants. Les
avertissements en matière de santé militaire américaine
pour le personnel participant à l'OEF [Operation Enduring Freedom
= Opération paix durable] indiquent la présence de contaminants
radiologiques et recommandent aux troupes de prendre des mesures de
protection. Le personnel de l'OEF pour le ciblage, les Forces spéciales
et les équipes après bombardement et inspection des
sites ont reçu des consignes de protection radioactive, des
détecteurs de radiation et des équipements de protection
avant et depuis leur entrée en Afghanistan.»
«Le
projet américain DBHT [Deeply Buried Hard Target = cible dure
profondément enterrée] avait pour but de développer
des armes pour détruire des stocks ou des équipements
de fabrication d'armes biologiques, nucléaires et chimiques
dans les pays terroristes; de plus, le plan militaire stratégique
des États-Unis [US Strategic Military Plan] et la révision
de la position nucléaire des États-Unis [US Nuclear
Posture Review] expriment l'intention d'utiliser de nouvelles sortes
d'armes en Afghanistan et dans d'autres États. On savait que
ce programme allait accélérer le développement
d'armes et leur expérimentation pour que celles-ci soient prêtes
pour une possible incursion en Irak. La Maison Blanche et le Département
de la Défense parlaient fréquemment du développement
et de l'utilisation de la fission, de la fission à bas rendement
et de la non-fission, de destructeurs sismiques de bunker et de souterrain
[seismic bunker - and cave-busters]. Ces armes, par définition,
exigent un lest lourd, des revêtements de diamètre étroit
qui peuvent pénétrer profondément dans la terre
ou à travers des cibles militaires ultrarenforcées,
suffisamment résistants pour supporter des effets de grande
vitesse avant d'atteindre la profondeur à laquelle se produit
la détonation.»
L'Uranium Medical
Resarch Center révèle les différences de ces
armes par rapport à celles de la première guerre du
Golfe :
«Ces
nouvelles générations d'armes et de cibles pour lesquelles
ces armes sont conçues imposent des caractéristiques
et des fonctions spécifiques. Elles sont conçues pour
être "auto-forgeantes" et capables de traverser avec
force des cibles à couches multiples, ultrarenforcées
et endurcies. Elles doivent être capables de venir à
bout de 14 à 20 pieds de béton lourd renforcé.
À la différence des pénétrateurs antiblindage
en uranium appauvri de la guerre du Golfe, ces nouvelles ogives seraient
utilisées en conjonction avec de hautes charges explosives
ou des charges formées à haute pression et des détonateurs
à retardement.»
En plus des bombes
et des fusées, la force aérienne américaine repose
en grande partie sur les hélicoptères de combat AC-130
équipés avec le canon Gatling GAU-12 de 25 mm (1800
coups par minute) à munitions à uranium appauvri, aggravant
encore la contamination de l'environnement et la misère du
peuple de l'Afghanistan.En outre, les forces terrestres américaines
reposent en grande partie sur le «tueur de tank» A-10,
qui utilise des munitions à uranium appauvri de 30 mm. Ces
deux systèmes d'armes contribuent à la trame quotidienne
de la misère du peuple.
Ce désastre
va hanter les enfants, les femmes et les hommes afghans pour les générations
à venir. Le Dr Michael H. Repacholi, de l'OMS (Organisation
mondiale de la santé), témoigne :
«L'uranium
appauvri est diffusé par les armes à feu sous la forme
de petites particules qui peuvent être inhalées, ingérées
ou qui demeurent dans l'environnement.»
«Les
enfants, plutôt que les adultes, doivent être considérés
comme courant le plus de risques d'exposition à l'uranium appauvri
au moment du retour à la vie normale à l'intérieur
d'une zone de conflit par la contamination de la nourriture et de
l'eau, puisque les activités typiques de cet âge pendant
lequel l'enfant porte la main à la bouche par curiosité
peuvent mener à une forte ingestion d'uranium appauvri à
partir du sol contaminé.»
Le Laissez Faire City Times, vol. 5, n°
44, 29 octobre 2001.
Au briefing du
Département de la Défense, le Dr Ross Anthoni a tenu
les propos suivants à propos de l'uranium appauvri :
«Le
rein est la partie la plus sensible. »
Le Laissez Faire City Times, vol. 5, n°
44, 29 octobre 2001.
Steve Fetter
et Frank von Hippel ont écrit dans le Bulletin of the Atomic
Scientists (1999) :
« Les
doses de radiation pour les soldats ayant incorporé des fragments
d'uranium appauvri peuvent être gênantes. Le sol au-dessus
duquel les fumées d'incendie contaminées par l'uranium
appauvri ont passé sera recouvert d'une fine couche de poussière
d'uranium appauvri, dont une partie sera ensuite soulevée par
le vent ou l'activité humaine... Les munitions peuvent déposer
une couche de poussière [d'uranium appauvri] sur des récoltes
qui pourront être mangées directement par les humains
ou par des animaux ensuite mangés par les humains. Cependant,
des estimations approximatives suggèrent que le risque de cancer
dû à la consommation de produit contaminé est
moindre que celui du cancer dû à l'inhalation.»
Ce qui se traduit
par plus de malformations, de maladies et de morts pour les Afghans.
Ainsi que je l'ai également affirmé dans mon rapport
précédent (http://rense.com/general35/perp.htm),
cela a mis à peu près 5 ans pour que différentes
malformations apparaissent après la première guerre
du Golfe; en Afghanistan, cependant, les gens ont commencé
à se plaindre de différents problèmes de santé
dans les semaines qui ont suivi le bombardement initial. Ce qui signifie
une seule chose : la quantité d'armes à uranium utilisée
en Afghanistan est beaucoup plus grande qu'en Irak durant la première
guerre du Golfe. Ce fait est renforcé par les informations
selon lesquelles, dans les premiers mois du bombardement, plus de
6 000 JDAM – bombes intelligentes – ont
été déversées sur l'Afghanistan,l'ampleur
de la contamination à l'uranium atteignant ainsi un niveau
beaucoup plus haut qu'en Irak durant la première guerre du
Golfe.
L'apparition
d'un très grand nombre de problèmes de santé
a suscité la curiosité et l'inquiétude à
propos de l'usage de l'uranium appauvri parmi les scientifiques du
monde entier. La première enquête scientifique a été
menée par l'Uranium Medical Research Center (UMRC); elle a
consisté en deux voyages consécutifs à Jalal
Abad et à Kaboul. Les conclusions préliminaires des
équipes de recherche de l'UMRC disaient :
« Les
mesures radiologiques des concentrations d'uranium dans les échantillons
d'urines de civils afghans indiquent des niveaux anormalement hauts
d'uranium appauvri. Les mesures radiologiques de civils afghans
indiquent des concentrations d'uranium (en nanogrammes par litre
d'urine en 24 heures) de quatre à vingt fois supérieures
à celles des populations normales.
Les taux isotopiques
d'uranium contaminant mesurés chez les civils afghans [étudiés]
montrent que ce n'est pas de l'uranium appauvri. Les isotopes d'uranium
trouvés dans l'urine des civils afghans sont ceux de l'uranium
non appauvri (UNA).
L'UMRC recherchait
les origines possibles de cette contamination. Les résultats
préliminaires de l'analyse radiologique de l'urine sont corroborés
par les mesures radiologiques des débris et des échantillons
de fragments d'armes des sites cibles et des cratères de
bombes de l'OEF [Operation Enduring Freedom].
L'équipe
de terrain de l'Uranium Medical Research Center a trouvé
plusieurs centaines de civils ayant des symptômes aigus et
d'autres développant apparemment des symptômes chroniques
de contamination interne à l'uranium (incluant des problèmes
congénitaux chez les nouveau-nés). Il a été
établi que le début des symptômes chez tous
les sujets coïncide avec les dates du bombardement et que ces
symptômes n'étaient pas présents avant le bombardement.
Les
mesures radiologiques des échantillons d'urine de n'importe
quelle population identifient – c'est une pratique standard –
la quantité de chacun des trois isotopes se trouvant dans la
nature (U234, 235, 238). Les quantités de ces isotopes sont
mesurées comme une fraction de l'uranium relâché
dans un échantillon de 24 heures d'urine. Les taux isotopiques
d'uranium de l'urine prélevée en Afghanistan portent
la marque infaillible de l'uranium non appauvri. Il ne révèle
pas le taux isotopique de l'uranium appauvri. L'uranium appauvri et
l'uranium non appauvri sont deux sortes d'uranium. L'Uranium Medical
Research Center signale les signatures isotopiques de l'uranium trouvées
dans l'urine des civils afghans.»
Données préliminaires de
l'UMRC sur l'Afghanistan et l'Operation Enduring Freedom
(http://www.umrc.net).
L'équipe
de l'Uranium Medical Research Center rapporte la chose suivante sur
l'uranium non appauvri :
«
En fait, l'uranium non appauvri, si ce n'est pas de l'uranium naturel,
est de l'uranium pur prélevé du stock lors de la phase
de pré-enrichissement soit du combustible, soit des cycles
de développement des armes; il est beaucoup moins cher par
tonne que l'uranium appauvri. La diffusion gazeuse et la centrifugation
de l'uranium pour l'enrichir exigent tant de puissance électrique
qu'il a fallu construire des réacteurs d'énergie rien
que pour permettre le processus d'enrichissement. Ce sont des technologies
coûteuses à mettre en œuvre et à amortir.
L'uranium appauvri étant le sous-produit de l'enrichissement,
il est, par définition, beaucoup plus cher par tonne puisqu'il
est élaboré lors de la phase d'enrichissement.»
___________________________________________
Note d'ACDN :
une fois extrait du minerai d'uranium – seul uranium naturel –
l'uranium traité industriellement dès son extraction
et abusivement qualifié encore de «naturel» est
devenu de l'uranium métal, qui comprend trois isotopes : U238
(présent à 97,3%), U235 (présent à 0,7%)
et des traces d'U234 (0,005%). L'U235 est le seul isotope de l'uranium
à être fissile. Il intéresse pour cette raison
l'industrie nucléaire, qui l'utilise comme «combustible»
dans le cœur des centrales, à un taux de concentration
habituel de 3,5%. Cela nécessite donc d'«enrichir»
en U235 le métal uranium initial, c'est-à-dire d'en
augmenter la proportion dans la seule partie qui sera exploitée.
Ce procédé d'«enrichissement» a d'abord
été mis au point par les militaires pour fabriquer des
bombes à uranium, dont l'U235 est d'ordinaire concentré
à 90% ou plus (uranium dit «de qualité militaire»).
Le processus dit d'«enrichissement» (en U235) est techniquement
le même pour un usage militaire que pour un usage civil (d'où
la possibilité pour un pays de détourner à des
fins militaires une usine d'enrichissement acquise pour un usage industriel);
il consomme énormément d'énergie et coûte
fort cher. C'est ce qui fait dire à l'UMRC que l'uranium avant
d'être enrichi «coûte beaucoup moins cher par tonne
que l'uranium appauvri». Mais le Département de l'Énergie
américain, aujourd'hui chargé de gérer les stocks
d'uranium dit «appauvri», disposerait de quelque 700 000
tonnes d'UA dont il ne sait que faire. N'ayant pas d'emploi industriel,
cet UA est un déchet sans valeur commerciale. Son «recyclage»
dans les têtes de missiles et autres munitions représente
donc «une bonne affaire». C'est ce que dit le Pentagone
lui-même. Ajoutons qu'une deuxième sorte d'UA peut être
(et a été) utilisée dans ces armes : l'UA résultant
de l'enrichissement des combustibles usés des centrales, préalablement
"retraités"; elle est d'autant plus dangereuse pour
la santé et l'environnement qu'elle contient d'autres nucléides
que l'U238, parmi lesquels le plutonium.
___________________________________________
Après
avoir prélevé des échantillons d'urine et des
échantillons de sol sur des sites d'explosions dans les environs
de Kaboul, de Jala Abad et ailleurs, l'Uranium Medical Research
Center a mené à bien les analyses scientifiques
de ces échantillons et a publié ses conclusions le 21
mai 2003 (http://www.umrc.net/abstracts.aspx).
Celles-ci révèlent
l'ampleur de la contamination humaine et environnementale parmi les
civils afghans, corroborant les découvertes de novembre 2002
à Jala Abad.
« Région
de Jala Abad : de nouveaux taux de référence fondés
sur une série récente de prélèvements
et de contrôles a revu à la hausse les résultats
de Jala Abad pour atteindre des valeurs d'uranium jusqu'à
45 fois la normale.
De nouvelles
études de bio-essais identifient la contamination interne
à l'uranium autour de Spin Gar et dans la ville de Kaboul
jusqu'à 200 fois leniveau de référence d'une
population non exposée.
L'eau en surface,
dans les champs de riz et les bassins hydrographiques à côté
et autour des sites bombardés, révèle de fortes
concentrations en uranium, jusqu'à 27 fois la normale.
Des mesures
basses mais cependant peu concluantes d'U236 ont été
identifiées par le laboratoire dans certains échantillons
d'urine; une recherche plus approfondie est en cours pour déterminer
les origines métallurgiques de l'uranium en prenant en considération
l'"uranium naturel commercial" [les guillemets sont de
l'auteur, NDT] contenant des produits recyclés du combustible
consommé par les réacteurs.
Les analyses
des sols et des débris prélevés à l'intérieur
des cratères de bombes de l'Operation Enduring Freedom
et des sites ciblés ont des valeurs d'uranium allant de 3
à 6 fois la normale.
Les surfaces
des sols autour des sites d'explosion et sous le vent à partir
des points d'impact atteignent près de 3 fois les niveaux
de référence.
Les
données de terrain et de laboratoire montrent que les échantillons
avec des niveaux élevés d'uranium, les problèmes
de santé pour les civils et les cas connus d'expositions aux
radiations coïncident dans le temps et l'espace avec le déploiement
de l'Operation Enduring Freedom.»
Conformément
aux découvertes de l'Uranium Medical Research Center,
j'ai [Daud Miraki, l'auteur de cet article, NDT] envoyé deux
groupes d'enquêteurs de terrain pour passer au peigne fin l'est,
le sud-est de l'Afghanistan et Kaboul afin d'observer les effets de
l'uranium sur les populations locales; ils ont constaté un
grand nombre de situations terrifiantes.
Ils ont examiné
de larges parties de l'Afghanistan mais la plus grande ampleur de
la contamination se situe dans les régions dominées
par les Pashtuns, à l'est, au sud-est, au sud et au sud-ouest
de l'Afghanistan. Plusieurs milliers de tonnes d'uranium non appauvri
et d'uranium appauvri (essentiellement à partir des bombes
A-10 et AC-130 Gatling) ont été utilisées
par les Américains et leurs alliés contre le peuple
sans défense de l'Afghanistan.
Le gros de la
contamination se situe à Tora Bora, Bagram, la ligne de front
au nord de Kaboul,Shaikoot, Paktia, Paktika, Mazar-e-Sharif, et le
front de Kundoz (d'après les enquêteurs de terrain).
Données
récoltées par les enquêteurs de terrain :
«
Suite à la contamination, les enfants nouveau-nés ont
des malformations physiques et ceux qui n'ont pas de malformation
physique souffrent de retard mental. Ces situations ont été
relevées à Paktia, Nanagrhar, Bagram, Mazar-e-Sharif
et Kundoz.
Comme dans
mon rapport précédent, l'équipe d'enquête
a relevé à nouveau que, lors des bombardements sur
les fronts de Tora-Bora, Shaikoot et Bagram, un grand nombre d'armes
et de fusils de défense aérienne avaient fondu.
Pendant
les bombardements sur les fronts de Tora-Bora, Bagram, Kundoz et
Mazar-e-Sharif, de nombreux soldats talibans ont été
vus saignant de la bouche et des oreilles. Les soldats talibans
qui sont revenus entre-temps dans leurs villages respectifs ont
commencé à vomir du sang et avaient du sang dans les
selles. Beaucoup sont morts à la suite de cela.
Pendant
les bombardements du village de Kuram, dans le district de Surkhrod
de Nangarhar, le village a été complètement
détruit et beaucoup de gens ont été tués
sans avoir de blessures physiques.
Après
le bombardement dans le Khost, les agents de santé publique
ont relevé des lésions à la peau. Ceux qui
ont développé ces lésions de la peau sont morts
après avoir vu leur état se dégrader.
Dans
le district de Pachir Wa Agam, près de la région visée
de Tora Bora, les femmes ont commencé à souffrir d'une
maladie mortelle. Plusieurs mois après le bombardement, les
femmes de la région se mettaient en colère pour rien
et leur colère tournait en rage, ce qui avait pour conséquence
de les faire s'évanouir, puis de les faire mourir. »
Enquêteurs de terrain du Afghan Depleted Uranium
and Recovery Fund.
Mon équipe
a également relevé que de nombreux enfants sont nés
sans bras, sans yeux ou avec des tumeurs protubérantes sortant
de leur bouche ou de leurs yeux. Les témoignages et les photos
qui suivent – prises en Irak – sont
utilisées ici pour montrer les conditions identiques dont souffrent
les victimes afghanes, elles montrent les conditions horribles dont
souffrent les enfants en Afghanistan, comme ceux d'Irak.
Le père d'un de ces enfants à Paktia a dit à
propos de son enfant :
«Quand
j'ai vu mon petit garçon avec ces tumeurs rouges monstrueuses,
j'ai pensé en moi-même : pourquoi est-ce difficile
pour les Américains de comprendre pourquoi ils sont haïs
dans notre pays? Si je faisais cela à un enfant d'une famille
américaine, cette famille aurait le droit de m'arracher
les yeux. Je veux dire aux Américains qu'ils adorent vivre
leur vie de luxe aux dépens de notre extermination.»
Assadullah, février 2003. |
|
Le père
de l'une des victimes de Kundoz dont la femme a accouché d'un
enfant malformé qui ressemblait à peine à un
enfant a dit ceci à notre équipe d'enquête à
Kaboul :
«Ma
femme était enceinte et nous attendions avec joie le moment
de voir notre secondenfant. Le jour de la naissance, ma femme
s'est sentie bizarre, disant qu'elle ne se sentait pas bien et
qu'elle avait mal à l'abdomen. Quand le bébé
est né, c'était à peine un humain. C'est
comme si on avait battu un bébé, puis recouvert
son corps de floors [planches?]. Mon pauvre enfant était
comme si quelqu'un l'avait roulé dans un panier de floors
[planches?]. Quand ma femme a vu le bébé, elle s'est
évanouie et elle est morte en cinq jours.»
Zar Ghoon, décembre 2002.
|
|
Un homme de Tora Bora a perdu le contrôle de ses émotions
en parlant avec un de nos volontaires de terrain, il a hurlé,
posé une question et continué :
____________________________________________
«Que
veulent de plus les Américains? Ils nous ont tués,
ils ont transformé nos nouveau-nés en d'horribles
monstres, ils ont transformé nos terresen cimetières
et ont détruit nos maisons. En plus de tout cela, leurs avions
volent au-dessus de nous en déversant leurs balles. Nous
n'avons rien à perdre; nous les combattrons de la même
façon que nous avons combattu le monstre précédent
[l'ex-URSS].» Sa'yed Gharib, avril 2003.
____________________________________________
La
plupart des personnes qui ont développé différents
problèmes de santé sont mortes; d'autres souffrent de
maladies telles que maladies de reins, insuffisance rénale,
troubles mentaux, perte d'immunité et articulations douloureuses.
Je
veux conclure cet article avec la citation suivante d'une des victimes
du bombardement américain :
____________________________________________
« Dites
à l'Amérique que nous ne sommes pas des idiots. Vos
paroles et vos actions sont celles du diable. Nous n'avons pas des
avions comme les vôtres, mais nous avons une chose que vous
n'avez pas : des principes et de la moralité. Nous ne ferons
jamais à des enfants américains quelque chose qui
soit similaire, même de loin, à ce que les Américains
ont fait à nos enfants et à nos familles. Ils peuvent
gagner certains combats, mais nous avons déjà gagné
la grande bataille, celle sur le terrain moral.»
Nurullah Omar-Khai, mars 2003.
____________________________________________
MOHAMMED
DAUD MIRAKI, MA, MA, PhD
Afghan Depleted Uranium and Recovery Fund :
adresse : 5347 North Ravenswood Avenue, Chicago, IL USA
site Internet: http://www.afghandufund.org
soutien financier à : TCF Bank - 5516 N. Clark Street,
Chicago, IL 60640 - (773) 506-4301 - account n°: 4867309419
Note des traductrices :
cette traduction n'est pas le fait de professionnelles, ni en traduction,
ni – encore moins ! – en armement, certaines
expressions concernant l'armement ont d'ailleurs été
laissées "telles quelles" en anglais, faute de pouvoir
proposer l'équivalent français. L'essentiel est que
les informations contenues dans cet article soient le plus largement
diffusées.
Mohammed
Maud Miraki, MA, MA, PhD
le génocide silencieux venu d'Amérique
photos © droits réservés
©
Mohammed Maud Miraki et les produits du jardin 2004
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mots
& remèdes / 15 - série trajets
- rubrique témoignage
ISBN 2-7552-0015-4 - 48
pages
- 1
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